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A titre d'exemple

Un tiers des Français sont désormais familiarisés avec Internet.

Alors qu'il y a cinq ans on déplorait le retard hexagonal, le Web a commencé à prendre son essor. Les adolescents en sont des utilisateurs assidus, mais les adultes n'exploitent que très partiellement ses possibilités. Seuls les plus de 50 ans résistent encore.
Cinq ans jours pour jour après le "discours d'Hourtin" où Lionel Jospin, premier ministre lança officiellement l'"internétisation" de la France, les chiffres de connexion parlent d'eux-mêmes. "Un tiers des Français de 15 ans et plus ont déjà utilisé Internet" selon une note de l'Insee publiée en juin. Trois enfants sur quatre y ont accès à l'école, un adulte sur trois au bureau. Las, les professionnels du Web et ses partisans de la première heure ne sont qu'à moitié satisfaits. Pendant des mois, ils ont cru à "quelques intellectuels et entrepreneurs qui ont voulu jouer aux gourous" et qui comparaient sans relâche l'arrivée du multimédia à "la révolution de l'imprimerie", analyse Philippe Breton, sociologue au CNRS et auteur de Culte de l'Internet, une menace pour le lien social, (éd. La Découverte, 2001). Les internautes ne les ont pas suivis. Ils n'exploitent que très partiellement les possibilités du média. Pour eux, Internet est moins une formidable fenêtre soudain ouverte sur le monde qu'un outil bien pratique pour gagner du temps. "Internet passionne moins qu'au début", résume Louis Rougier, directeur général d'Ipsos-Médiangles.

ÉCLATEMENT DE LA BULLE

Le média n'est pas tombé brusquement en disgrâce. Ni la fin lamentable du nombre de start-up, suite à l'éclatement de la bulle spéculative au printemps 2000, ni l'épuisement de la mode .com qui avait envahit les panneaux publicitaires des années 1999-2000, n'ont dissuadé les néophytes. Entre 2000 et mi-2002, le nombre d'internautes a continué de croître régulièrement, "un quart des accès Internet" datant "du début de l'année 2001" selon l'Insee. Seize millions de Français sont connectés en juin 2002. "Nous ne sommes pas loin du phénomène de masse", affirme Louis Rougier. La preuve, "même les différences hommes-femmes, Paris-province et cadres supérieurs-employés s'estompent", ajoute t-il. Seuls les plus de 50 ans résistent. Alors qu'ils constituent 40 % de la population, ils ne pèsent que 15 % du total des internautes français - l'internaute selon Ipsos-Médiangles est un individu qui s'est personnellement connecté au Web au moins une fois au cours des trente derniers jours à partir de son domicile, lieu de travail, école ou université - .
L'usage d'Internet est par ailleurs devenu quotidien pour un tiers des internautes. Mais ce qu'ils en font se résume à peu de choses. Certes, les adolescents, utilisateurs assidus, y vont à la pêche aux documents pour leur travail scolaire. Ils y jouent aussi pour les trois quarts d'entre eux, plébiscitent les sites de leurs radios et de leurs stars préférées et visitent les grands portails généralistes (Yahoo!, Voilà, Msn, etc.). Ce sont enfin les principaux utilisateurs du "chat", la messagerie instantanée. "Le soir en rentrant de l'école, ils se connectent pour délirer, draguer ou raconter leur journée de cours", explique Vincent Harmin, 18 ans, webmestre du site zoneados.net. Les adultes, eux, utilisent surtout Internet pour la messagerie électronique et la recherche précise d'informations. En tête des contenus qui les intéressent, les sites d'annonces immobilières (pour un internaute sur cinq selon Ipsos-Médiangles) et de recherche d'emplois (un sur quatre).

"UTILITÉ ET SIMPLICITÉ"

Ces adultes, utilisateurs "basiques", constituent 43 % des internautes en juin 2002, d'après Cybertypes 2002, enquête en ligne bi-annuelle menée auprès de 50 000 personnes par Ipsos-Médiangles. Ils sont souvent passés par une première phase de découverte tous azimuts, éblouis par des milliers de pages du Web francophone. Mais, très vite, "utilité et simplicité" sont devenus leurs maîtres mots. Pour eux, "Internet est plus utile que passionnant". Ils détestent y "perdre leur temps", et se rendent sur le Web "avec une idée précise de ce qu'ils recherchent". Le téléchargement de fichiers musicaux ou vidéo, la construction de pages Web, restent l'affaire d'une minorité de ces internautes adultes. De même, la discussion sur les forums et la messagerie instantanée sont quasiment ignorées. Sans parler de l'achat en ligne, réservé aux plus audacieux, et encore, essentiellement pour acquérir livres et DVD sur fnac.com ou alapage.fr, passer commande sur laredoute.fr ou sncf.com. Pour eux, résume Louis Rougier, "Internet est encore un Minitel en couleur".
D'autant qu'il reste très lent. Voilà plus d'un an déjà que l'Internet rapide et l'ADSL (accès à haut débit par la ligne téléphonique) sont pourtant présentés comme le remède miracle pour doper les usages. Mais son prix, encore 45 euros par mois, limite l'ADSL à un foyer connecté sur sept. D'autre part, le Web, de plus en plus souvent payant, n'encourage pas le papillonnage en ligne. Il faut être toujours plus malin pour parvenir à télécharger musique et films gratuitement. Enfin, la disparition de nombreuses start-up, notamment des Web TV comme CanalWeb ou nouvo.com, a peut-être eu pour effet de réduire l'offre de contenus originaux, susceptibles d'attirer les internautes à la recherche de programmes vraiment différents des propositions radiophoniques ou télévisuelles. Nous sommes donc encore très loin du tout-Internet décrit par Philippe Breton comme "ce nouveau monde" dans lequel "toute communication, toute relation, toute rencontre doivent désormais passer par le réseau". Lassé des discours évangélistes qui vendaient la révolution aux "naïfs, qui se sont connectés en partie parce qu'ils y croyaient", le sociologue prend aujourd'hui sa revanche : "Nous en revenons à des considérations de bon sens. Ses partisans juraient qu'Internet créerait des besoins. Mais ce n'est pas parce que l'on a toutes les informations du monde sous la main qu'on en a forcément l'utilité. La recherche en ligne reste complexe, le fonctionnement de l'ordinateur aussi." Peut-être qu'une baisse radicale du prix de l'Internet et qu'" un effort des constructeurs pour un micro-ordinateur plus ergonomique et qui s'allume plus vite", ajoute Louis Rougier, encourageront un jour les internautes à transférer certains réflexes - consultation de la météo et des nouvelles du jour à la radio ou à la télévision - en ligne.
En attendant, pour des usages indispensables, mais très ponctuels, relever le contenu de sa boîte aux lettres électronique par exemple, nombre d'entre eux ne s'équipent pas et se contentent de fréquenter des espaces publics numériques ou des cybercafés à 7 euros de l'heure.

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