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Conférence de François Marchand sur le rôle des grands-parents.

GROUPAMA LE 19 JANVIER 2001

LA PLACE DE L'AUTORITE DANS L'EDUCATION.

L' I.U.R.R.A.R.D. a organisé le 19 janvier une rencontre dans les locaux aimablement prêtés par Grouparna, afin de réfléchir sur le rôle et la place des grands-parents dans la société actuelle. Cette assemblée était animée par le professeur de psychologie de l'éducation, François Marchand.

À sa demande, nous avons formé des petits groupes et formulé les questions qui nous semblaient importantes. Les thèmes : l'enfant, l'adolescent dans son environnement social, familial, scolaire, sa vie affective, sexuelle, morale, spirituelle, physique.

La psychologie est un domaine très vaste. François Marchand nous explique toutes les spécialités de cette discipline et constate que l'éducation nationale " oublie " de former les enseignants. Les éducateurs appliquent souvent la preuve par soi.

Réussir sa vie.

C'est le but de chacun, mais l'expression n'a pas le même sens pour tous. Pour nous le choix était simple. Les jeunes ont actuellement tant de systèmes de valeurs qu'ils n'arrivent pas à choisir.

L'éducation.

C'est l'ensemble des interactions qui permettent de découvrir et de développer, aussi bien chez soi que chez les autres, le pouvoir d'être heureux tous les jours, toute sa vie.

Les sept besoins psychologiques universels.

1) Le besoin de stimulations sensorielles et émotionnelles. Cette source des plaisirs, dont la satisfaction produit des sécrétions hormonales tellement indispensables, que leur manque crée la recherche de stimulations artificielles (drogues...). Nous avons besoin de sensations et d'émotions pour vivre.

2) Le besoin d'être " aimable ". (d'aimer et d'être aimé) Ce besoin est menacé par deux grandes peurs: le sentiment d'infériorité (peur de ne pas être valable) et le sentiment de culpabilité (peur d'être en faute). Cette absence provoque la jalousie (peur de ne plus être aimé). Chaque personne construit des scénarios pour se défendre: Jouer gagnant, se vanter, d'autres prévoient le pire. Certains accusent toujours les autres, s'accusent constamment ou nient le problème.

3) Le besoin de conduire les énergies du désir (séduction, domination) et de l'angoisse (innommable) .

L'accumulation de ces tensions génère les conduites agressives envers soi-même ou envers les autres. La tension gardée en soi ronge l'individu. Il est nécessaire d'apprendre à la conduire, plutôt que la nier ou à en être esclave. Différentes méthodes singularisent chacun de nous, jeunes ou moins jeunes, conduisant à se défouler par le sport, le besoin de parler, le travail, les activités de loisirs, la détente. Notons en passant que l'enfant, qui est en période d'apprentissage, enregistre comme le disque dur de l'ordinateur, les faits qui guideront sa vie.

4) Le besoin de tendresse.

Confiance en soi et en l'autre, bienveillance, territoire d'intimité que les autres se doivent de respecter.

5) Le besoin de construire une identité reconnue.

Notre mère nous met au monde ; il nous reste à devenir quelqu'un. Les étiquettes (familiales, scolaires) nous collent à la peau, nous dynamisent ou nous paralysent dès notre plus jeune âge. Beaucoup de jeunes se construisent en dépendance ou en contre dépendance d'un membre de leur famille. Apprenons aux enfants à reconnaître leurs appartenances, mals aussl a se reconnaître unique.

6) Le besoin d'utiliser des représentations.

Pour donner des repères et des sens à sa vie, le jeune a besoin de modèles, de valeurs, de métaphores, de croyances. Si les parents " laissent l'enfant choisir " pour ne pas l'influencer, il sera conditionné par d'autres personnes, par ses lectures, par les médias qu'il aura choisis, sans autres références que les modes du temps. D'où la nécessité de créer des temps et des lieux de parole, pour permettre à la vie de trouver son verbe.

7) Le besoin de sécurité.

Tout être humain a besoin de sécurité pour s'épanouir et supporter l'agressivité.

La satisfaction de ces besoins universels est à la base de toutes les motivations. Il importe à chacun d'apprendre à les reconnaître en lui, et à en évaluer l'importance.

Différentes étapes permettent de comprendre les références :

Maturation du jugement - Crise de l'adolescent " je ne suis plus un enfant " - Crise d'identité.

a) Égocentrisme :

On n'admet pas d'autre point de vue. Les jugements sont absolus, les différences n'existent pas. On confond ses convictions avec la vérité. On a besoin de s'opposer pour s'affirmer de peur d'être infantilisé. Ce comportement est fréquent. Dire non à sa mère, c'est vouloir grandir, ne plus être l'ancien bébé. Les grands-parents et autres amis de la famille ont une grande importance. L'adolescent ne peut relativer.

b) Pour construire son identité, l'enfant, l'adolescent, se choisit des modèles, des vedettes, des héros, des idoles, qui représentent l'indépendance. Quand on étudie les modes, on approche leur psychotogie: Moi je 1es vois comme cela, mais ce n'est pas forcément le cas des parents. Il n'existe pas de sociétés fonctionnant sans modes. L'uniformité n'est jamais l'égalité des chances. Le décalage de la maturité peut être important : précoce dans certains domaines, tardif dans d'autres.

c) La construction de l'autonomie dans l'interdépendance avec autrui est une étape qui n'est jamais terminée. C'est la capacité à relativiser (accepter le bon grain et l'ivraie), à réciprociser, à prévoir et à anticiper les conséquences d'une hypothèse, à hiérarchiser, à pluraliser.v Ces trois étapes qui viennent d'être évoquées, sont celles par lesquelles passent les individus, les couples, les associations, les groupes, les états.v C'est à ce moment qu'il est nécessaire de créer un climat permettant de se parler et de s'écouter. Il est important que nos enfants et petits-enfants entendent notre point de vue. Ne pas être pervers : exprimer des idées en vue d'obtenir l'inverse, interdire l'interdit. Message d'un jeune de troisième " Laissez-nous rêver, mais ne nous laissez pas tomber ".

Au cours de sa crise, le jeune vérifie que, même s'il est " invivable ", il est tout de même aimé. Lorsque la question agresse ou étonne, le dialogue est nécessaire : Que veux-tu dire ? Qu'est ce que tu veux me dire ? Il faut les aider à s'exprimer sur ce qu'ils aiment faire.

La proximité géographique ou l'éloignement par rapport à nos petits-enfants, est à la fois un avantage et un inconvénient. Ils nous voient sous notre bon et mauvais côté. Chaque instant vécu avec eux est une relation privilégiée et crée un lien.

Être heureux ensemble un certain moment est essentiel, et les échanges se feront par courrier, téléphone, Internet.

Les rencontres déclenchent un mécanisme.

Nos repères doivent être : la lucidité psychologique, le dynamisme du provisoire, (personne n'est fini, capacité de progresser), l'enrichissement des différences (pour les ados, le seul humour à faire est envers soi-même, envers les autres c'est une agression) et une nouvelle coopération de compétences par de nouvelles solidarités : l'analyse transactionnelle. Dans ce cas trois rôles : le persécuteur, le sauveteur et la victime, qui permutent pendant la discussion, compte tenu de leurs relations. C'est un piège dont ils ont le plus grand mal à s'extraire.

L'engagement spirituel.


Que ce soit dans le mariage, dans la prêtrise ou tout autre, l'engagement est définitif. Mais à quel stade de maturité sommes-nous ? S'engager a un risque et ses conséquences.

L'exercice de l'autorité se manifeste dans une double fonction, un double service :


- d'origine, d'initiative, d'auteur, (auctoritas), permettant la naissance et la découverte des pouvoirs de vivre et d'être heureux. - de développement (augere), d'accompagnement des maturations individuelles et collectives. " Danser sa vie " .

L'être humain est comme un fleuve. À l'origine un ruisseau (on retire les obstacles) puis grandit avec de plus en plus d'énergie. Il lui faut des berges pour se situer par rapport à des limites. Les parents, les grands-parents, peuvent être "plantés" sur une berge et dire leurs convictions aux jeunes. À eux de construire l'autre berge. Mais il faut gu'ils sentent la confiance en leurs possibilités. - Si François Marchand n'a pas donné de recette miracle à adopter, il a su nous faire mettre le doigt sur les comportements susceptibles de nous aider à vivre cette relation inter générations, avec espérance et sans complexe !

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